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Benyamin Nétanyahou dévoile son plan d’après-guerre à Gaza

Après quatre mois et demi de guerre, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a formalisé, dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 février, une première version du « jour d’après » à Gaza. Depuis des semaines, les pressions des principaux alliés de l’Etat hébreu, à commencer par les Etats-Unis, s’étaient faites plus vives pour que soient dessinés les contours d’un chemin vers la fin des hostilités à Gaza, et le programme pour la mise en place d’une administration au terme des opérations militaires dans l’enclave.
Le texte, élaboré par le bureau du premier ministre, tout en affirmant répondre à ces attentes, pose des conditions maximalistes, en contradiction avec les hypothèses américaines envisagées pour une sortie de guerre, et aussitôt rejetées par les organisations palestiniennes.
Il ne s’agit pas, à proprement parler, d’un plan de paix pour l’enclave dont il serait envisageable de négocier les termes, mais de lignes directrices, essentiellement sécuritaires, pour définir la situation, à Gaza, « le jour d’après le Hamas », maintenant notamment une présence militaire israélienne dans l’enclave ainsi qu’en Cisjordanie occupée. Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a rappelé l’opposition des Etats-Unis à toute « réoccupation » de Gaza.
Comme le précise en préambule le texte, dont circule une version devant encore être adoptée par le gouvernement, et que Le Monde a consultée, la mission dévolue dans l’immédiat à l’armée israélienne demeure identique, fixée sur « la destruction des capacités militaires et des infrastructures administratives du Hamas et (de ses alliés) du Jihad islamique, ainsi que le retour des otages ». En filigrane se lit la détermination israélienne à poursuivre les opérations militaires à la recherche de membres du Hamas, alors que la moitié des effectifs – notamment leurs principaux responsables à Gaza – serait demeurée hors d’atteinte.
Des sources israéliennes estiment que nombre de ces combattants seraient désormais dans les tunnels des environs de Rafah, dans le sud de l’enclave, en lisière de la frontière avec l’Egypte, ce qui maintient l’hypothèse d’une opération d’envergure menée dans cette zone où sont massés plus d’un million de déplacés, avec des conséquences incalculables en termes humains.
Depuis janvier, Israël affiche par ailleurs son intention de reprendre le contrôle de la route de Philadelphie, la zone tampon de 13 kilomètres qui longe la frontière avec l’Egypte, côté palestinien, pour lutter contre la contrebande d’armes en direction du Hamas par les tunnels qui relient l’enclave à l’Egypte.
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